Les Opioïdes

On trouve de nombreux types d'analgésiques sur le marché.

Les analgésiques opioïdes sont généralement utilisés pour gérer la douleur de modérée à aiguë ou chronique.

Tous les opioïdes peuvent créer une dépendance. Les personnes ayant des antécédents personnels ou familiaux de toxicomanie, y compris d'alcoolisme, sont plus susceptibles de développer une dépendance aux analgésiques opioïdes.

En raison de leurs propriétés psychoactives (effets sur la pensée et les processus mentaux) et leur potentiel de surconsommation, au Canada, les analgésiques opioïdes sont assujettis à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. En vertu de la Loi, il est illégal :

  • de posséder des analgésiques opioïdes à moins d'être un patient détenant une ordonnance d'un professionnel de la santé autorisé ;

  • de vendre ou même donner ses analgésiques opioïdes d'ordonnance à une autre personne ;

  • d'obtenir des ordonnances multiples.

Les étapes à suivre pour réduire les risques liés à l'usage d'analgésiques opioïdes :

  • Discuter des bienfaits et des risques avec votre professionnel de la santé avant d'utiliser un analgésique opioïde.

  • Lire les étiquettes et prendre les analgésiques opioïdes en suivant les directives à la lettre.

  • Suivre les autres directives qui peuvent accompagner le médicament.

  • Entreposer les analgésiques opioïdes dans un endroit sécuritaire,

  • Ne jamais partager un analgésique opioïde d'ordonnance avec d'autres personnes

  • Retourner tout analgésique opioïde non utilisé à la pharmacie pour l'éliminer de façon sécuritaire.

Les opioïdes sont des médicaments dont la consommation n’est pas sans risque. L’utilisation de cette classe de médicament peut mener notamment à l’apparition de troubles liés à l’usage d’opioïdes (TUO) ou au décès lors d’une surconsommation volontaire ou involontaire.

Avant de rédiger l’ordonnance initiale, de la renouveler ou de modifier la dose d’opioïdes, le prescripteur (médecin ou IPS) doit évaluer le patient.

Lors du suivi, le prescripteur doit réévaluer le patient et vérifier l’efficacité de la médication prescrite et la présence d’effets indésirables, afin d’ajuster, si nécessaire, la conduite à tenir. Renouveler une ordonnance d’opioïdes uniquement sur la base qu’une personne en prenait déjà, sans faire d’évaluation pertinente, est inadéquat.

Prescription d’opioïdes

Lors de la prescription d’opioïdes, il est recommandé :

• D’utiliser la dose minimale requise ;

• De réduire les quantités servies à la fois (fractionnement), en fonction de l’encadrement désiré.

• De vérifier dans le Dossier santé Québec (DSQ) la réception antérieure d’opioïdes et les risques d’interaction médicamenteuse.

• D’évaluer le risque de développer une dépendance et de s’informer de la consommation d’alcool.

Une trousse de naloxone peut être offerte à la personne en même temps qu’elle reçoit les opioïdes, ou peut également être offerte à l’entourage du patient si ce dernier y consent. Le prescripteur doit faire preuve de prudence. Lorsque cette médication n’apporte pas les bénéfices escomptés, un sevrage doit généralement être effectué avant de la cesser. Il est contre-indiqué de sevrer un patient sans discuter avec un médecin, une IPS ou un pharmacien œuvrant en dépendance pour connaitre la meilleure conduite à tenir.

Avant de recevoir une ordonnance d’opioïdes, le patient doit avoir été informé des visées du traitement, ainsi que des risques et des avantages d’une telle médication et avoir donné son accord. Cette discussion doit être documentée à son dossier.

Collaboration interprofessionnelle

Le prescripteur doit demeurer disponible pour discuter, au besoin, avec le pharmacien et les autres professionnels de la santé afin d’éviter les effets néfastes des opioïdes et de réduire le risque de mésusage.

Une bonne collaboration est primordiale.

L’infirmier ou l’infirmière œuvrant auprès du patient a la responsabilité de communiquer toute préoccupation ou observation au prescripteur pour assurer un meilleur plan de traitement et suivi.

Une collaboration avec des infirmières, psychologues, physiothérapeutes, ergothérapeutes et travailleurs sociaux peut également aider la personne à prendre en charge sa douleur ou sa dépendance. Au besoin, d’autres professionnels peuvent être sollicités.

La coordination maximise la convergence des efforts des différents professionnels et minimise les ruptures dans les processus de soins. Le partage des activités cliniques permet que les interventions soient davantage holistiques et centrées sur les besoins du patient.

Ordonnance d’opioïdes

Une ordonnance d’opioïdes doit comprendre les informations suivantes :

• Nom du médicament ;

• Forme pharmaceutique (ex. : comprimé, sirop) ;

• Concentration (ex. : mg/ml) ;

• Dosage

• Voie d’administration (ex. : PO, IM, IV) ;

• Durée du traitement ou quantité prescrite

Il faut éviter de rédiger des ordonnances impliquant une trop grande variabilité dans les doses et ne pas oublier de cesser la prescription antérieure lors d’une modification de posologie ou de molécule.

Le prescripteur doit exercer une surveillance rigoureuse de ses ordonnances. Il doit éviter les situations où une accumulation de médicament est possible par le patient.


Pour faciliter la surveillance, il est suggéré d’utiliser un tableau synthèse des ordonnances. Ce tableau contient les informations suivantes:

• Nom du médicament ;

• Concentration ;

• Posologie quotidienne ;

• Quantité totale prescrite ;

• Date de l’ordonnance ;

• Date présumée du renouvellement.

Un tel tableau permet de repérer en un coup d’œil si une personne a surconsommé ou sous-utilisé sa médication.

Le canal de communication doit être amélioré entre prescripteurs (médecin ou IPS) et pharmaciens lors du partage d’informations pertinentes à propos d’un usager dans un contexte de tentative de suicide par analgésiques opioïdes prescrits, ou d’une demande de l’usager d’obtenir plus de comprimés d’analgésiques opioïdes sans avis médical.

Ressources:

  • OIIQ

  • https://www.canada.ca/fr/sante-canada

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