Dépistage du risque de chute chez la personne âgée
20 à 30 % des personnes âgées font au moins une chute chaque année au Canada.
Les fractures de hanches et traumatismes crâniens sont souvent la cause des hospitalisations et les décès reliés aux chutes des personnes âgées.
Les conséquences d’une chute chez les personnes âgées sont multiples et contribuent à augmenter le taux de morbidité et de mortalité. Les chutes peuvent occasionner, entre autres, des blessures aux tissus mous, des lésions cérébrales traumatiques et des fractures.
FACTEURS DE RISQUE DE CHUTE CHEZ LA PERSONNE ÂGÉE
Les causes sont multifactorielles, incluant des facteurs prédisposants et précipitants, ainsi que des facteurs organisationnels ou liés à la main-d’œuvre.
Les facteurs prédisposants:
Âge avancé
Histoire de chutes antérieures dans la dernière année
Certaines conditions de santé (trouble du rythme cardiaque, hypotension orthostatique, maladie de Parkinson, trouble neurocognitif majeur, délirium, etc.)
Altération de l’équilibre, de la démarche ou de la mobilité
Déficit visuel
Incontinence
Malnutrition et sarcopénie associée
Polypharmacie
Les facteurs précipitants:
Environnement non sécuritaire
Utilisation de contentions physiques
Séjour hospitalier prolongé
Les facteurs organisationnels:
Expertise du personnel infirmier
Pénurie de main d’œuvre
Antécédents de chute
Un dépistage du risque de chute devrait contenir un questionnement à propos des chutes antérieures, ainsi que l’objectivation de la démarche et de l’équilibre de l’aîné à l’aide d’un test physique.
Une formation appropriée et du soutien clinique est nécessaire , permettant aux infirmières de développer les connaissances requises pour réaliser le dépistage et acquérir la compétence nécessaire pour interpréter de façon juste les résultats obtenus.
Rôle de l’infirmière et son jugement clinique
La détection du risque de chute détermine sur le plan thérapeutique infirmier des mesures préventives favorisant un environnement sécuritaire pour celui-ci durant son hospitalisation.
L’évaluation clinique de l’infirmière permet, de prévenir des chutes, de déceler le risque, d’en déterminer les facteurs contributifs et d’établir les priorités et conditions d’intervention pour en réduire l’ampleur et les conséquences.
Les infirmières ont la capacité de jugement clinique du risque de chute.
Le dépistage devrait être effectué par une infirmière détenant les connaissances requises pour le réaliser et ayant la capacité d’interpréter les résultats et d’orienter le patient vers des interventions ou ressources appropriées selon le risque de chute détecté. L’objectif est de minimiser l’occurrence.
Le dépistage du risque de chute en milieu hospitalier devrait avoir lieu dès l’admission de la personne et être répété lorsque son environnement change ou lors d’une modification significative de son état de santé.
Sévan Terzian
Infirmière conseillère clinique chez SoinsRymed
Ressources:
OIIQ
Agence de la santé publique du Canada (ASPC). (2014). ``Chutes chez les aînés au Canada``
«Chute chez les patients hébergés dans les établissements de santé (soins de courte et de longue durée)». Québec: INESSS.
-Schoenenburg, S., Beghin, V., Pardessus, V. et Puisieux, F. (2015). ``Les dimensions psychologiques de la chute``