Cancer du sein et activité physique
Le cancer du sein est le type de cancer le plus répandu chez les femmes canadiennes, d'où l'importance d'effectuer des interventions ciblées auprès de cette clientèle.
La chimiothérapie provoque de nombreux effets indésirables : fatigue, nausées, vomissements, immunosuppression, alopécie. Elle peut aussi induire une néphrotoxicité et des maladies cardiovasculaires, pulmonaires et neurologiques précaires. Ces effets secondaires prédisposent les personnes soignées à l’apparition de troubles psychologiques, tels qu’une diminution de l’estime de soi ainsi que des perturbations affectant la vie sexuelle, l’image corporelle, l’humeur et les relations familiales et sociales. Une mauvaise gestion des effets indésirables induits par les traitements de chimiothérapie représente un risque majeur de mortalité.
Cette détresse se manifeste par une expérience émotionnelle désagréable de nature psychologique, sociale ou spirituelle, qui altère la capacité d’affronter la maladie et ses traitements.
La souffrance peut se manifester par des symptômes isolés d’anxiété, de nausées et de douleurs ou par une décompensation psychopathologique, par exemple un syndrome dépressif majeur ou de l’anxiété sévère. Cette souffrance peut avoir un impact important sur la mobilité, l’autonomie et la pratique d’activités physiques.
L’infirmière peut modifier des comportements de santé et générer des changements qui seront bénéfiques aux personnes soignées
Qualité de vie
La pratique de l’activité physique permet d’améliorer la qualité de vie des femmes atteintes d’un cancer du sein. Plusieurs études démontrent qu’une augmentation de l’activité physique est bénéfique pour la santé psychologique et le bien-être, car elle minimise les effets indésirables de la chimiothérapie.
L’activité physique accélère la récupération en améliorant les capacités cardiorespiratoires, la tolérance à la douleur et le sommeil, tout en diminuant les nausées. Ainsi, elle permet aux patientes de retrouver plus rapidement leur indépendance fonctionnelle et leur vie sociale.
Promouvoir la pratique régulière de l’activité physique devrait faire partie du plan de traitement au même titre que la thérapie médicamenteuse et le suivi psychologique.
Malgré tout les bénéfices de la pratique de l’activité physique pour les femmes soignées pour un cancer, des barrières nuisent à leur engagement. L’Institut national du cancer définit trois types de barrières :
1. les limitations physiques liées au cancer et à ses traitements, par exemple la fatigue et la douleur;
2. les barrières environnementales et organisationnelles, par exemple les conditions climatiques, temporelles, géographiques et financières;
3. les barrières psychologiques, par exemple le manque de motivation, de compétences et de soutien.
Les effets indésirables de la chimiothérapie, tels que les nausées et la fatigue, sont les barrières les plus fréquemment mentionnées puisqu’elles affectent directement la motivation. Les transformations corporelles, par exemple à la suite d’une mastectomie, de même que la difficulté d’intégrer la pratique d’activités physiques à leur horaire influencent également l’adhésion des femmes.
Rôle de l'infirmière
Dans certaines conditions, des évaluations par le médecin et par l’infirmière sont requises, par exemple dans des cas de fatigue extrême, d’anémie symptomatique, de chirurgie récente, de syndrome infectieux sévère en cours d’évolution, de décompensation de type cardiopulmonaire, de lésions osseuses et de dénutrition sévère.
La pratique d’activités physiques doit être adaptée à chaque individu.
Des fois la poursuite des activités physiques pourraient être difficile durant les traitements de chimiothérapie.
L’infirmière peut encourager ses patientes à réduire les longues périodes de sédentarité dans lesquelles elles se retrouvent souvent en position allongée ou assise et les aider à reprendre un mode de vie plus actif et adapté à leur état de santé.
Les recommandations
Les chercheuses formulent six recommandations à partir de leurs constatations :
Contrôler son poids: La prise de poids durant ou après le traitement d’un cancer du sein est associée à un taux plus élevé de mortalité causée par le cancer. Les femmes en surpoids ou obèses ont un moins bon pronostic.
Faire de l’exercice: L’activité physique peut diminuer le taux de mortalité par cancer du sein de 40 %. Les patientes sont encouragées à faire 150 minutes d’exercice par semaine.
Alimentation: Les gras saturés, cependant, surtout ceux des produits laitiers riches en matière grasse, pourraient être associés à un risque accru de mortalité par cancer du sein.
Supplément de vitamines: Un supplément de vitamine D pourrait être utile pour maintenir la masse osseuse, étant donné que la chimiothérapie et les traitements hormonaux peuvent réduire la densité minérale osseuse.
Tabagisme: Comparées aux femmes qui continuent de fumer après un diagnostic de cancer du sein, celles qui arrêtent de fumer ont de meilleures chances de survie.
Consommation d’alcool: Limiter sa consommation à un verre ou moins par jour peut contribuer à réduire le risque d’un second cancer du sein.
Les professionnels de la santé peuvent jouer un rôle important auprès des patientes en les encourageant à entreprendre ces changements positifs.
De tous les facteurs liés au mode de vie, l’activité physique demeure celui qui a l’effet le plus significatif pour réduire le risque de mortalité. Il est nécessaire d’encourager les femmes à devenir ou à rester actives au cours de leur expérience de soins, dans une perspective de santé et d’amélioration de la qualité de vie.
Ressources:
OIIQ
Canadian Medical Association Journal: www.cmaj.ca
Société canadienne du cancer: www.cancer.ca