Chocs fantômes
Le choc fantôme
La mort cardiaque subite (MCS) se caractérise par une perte soudaine des fonctions cardiaques, de la respiration et de l’état de conscience, habituellement causée par une interruption de l’activité électrique normale du cœur.
Les recherches et les avancées technologiques des dernières décennies ont mené au développement d’un dispositif communément appelé « défibrillateur cardiaque implantable (DCI) ».
Le DCI est un dispositif électronique qui permet de traiter et de convertir les arythmies potentiellement létales chez les patients qui présentent une altération de l’activité électrique normale.
Le défibrillateur cardiaque implantable, qui permet de traiter les désordres de l’activité électrique cardiaque, peut occasionner des effets désagréables chez plusieurs patients. En effet, certains ressentent des décharges électriques alors que le dispositif n’en émet aucune. Ces chocs fantômes peuvent altérer la vie des patients et de leurs proches.
En effet, après la délivrance d’un choc électrique, les réactions peuvent être variables. Des étourdissements, de la désorientation ou une sensation de malaise peuvent parfois être observés.
Des résultats d’études montrent que les patients porteurs de ce type de dispositif peuvent notamment présenter de l’anxiété ou des signes de dépression.
Définition du choc fantôme
Le choc fantôme se définit comme l’expérience d’une décharge électrique du DCI rapportée par le patient, sans l’enregistrement de cette décharge par le dispositif.
Les causes des chocs fantômes ne sont pas bien identifiées.
En ce qui concerne le nombre de chocs ressentis, la littérature montre qu’il peut être variable, mais certains patients peuvent ressentir 25 à 30 chocs avant de présenter des signes d’altération de la santé mentale, notamment des signes de dépression (Prudente, 2003).
Les patients qui développent des chocs fantômes présentent des niveaux d’anxiété et de dépression plus élevés que la population générale de patients porteurs de DCI.
Rôle de l’infirmière
Les infirmières s’assurent que les renseignements reflètent les besoins du patient afin qu’il soit capable de vivre avec ce dispositif.
Elles prennent en compte ses caractéristiques (le genre, l’âge, la sévérité et le type de problème cardiaque) avant de lui transmettre de l’information et planifier le congé, en vue ainsi d’assurer une transition plus aisée entre l’hôpital et la maison.
Il est essentiel de créer un climat de confiance dans lequel les infirmières encouragent le patient à poser des questions, ce qui permet de bonifier l’information et de rectifier les incompréhensions.
L’infirmière, qui accueille un patient porteur d’un DCI, évalue son état émotionnel ainsi que la façon dont il perçoit la maladie . Les données recueillies vont l’aider à connaître l’expérience vécue par le patient après l’implantation du DCI et à détecter les manifestations d’anxiété ou de dépression.
L’anxiété est souvent accompagnée de distorsions cognitives , une surestimation des effets des chocs en public, pourrait provoquer l’évitement de certaines activités par crainte de l’apparition de chocs au cours de ces activités, cela démontre la nécessité de bien informer le patient porteur de ce type de dispositif pour éviter les craintes qui sont parfois injustifiées.
Interventions infirmières à privilégier avec les personnes vivant avec un DCI
En conclusion
Les infirmières doivent reconnaître l’importance de l’impact d’un DCI sur la qualité de vie des patients et de leur famille, en plus de demeurer à l’affût des facteurs qui prédisposent les patients à percevoir des chocs fantômes.
Le rôle de l’infirmière dans la détection des manifestations d’anxiété ou de dépression et la mise en place d’interventions interdisciplinaires en santé mentale pourrait certainement jouer un rôle déterminant dans la prise en charge d’un patient ayant un DCI.
Ressources:
OIIQ
Duhamel, F. (dir.). (2015). «La santé et la famille – Une approche systémique en soins infirmiers» (3e éd.). Montréal, QC: Chenelière Éducation.
Fondation Cœur et Recherche (FCR). (2022). «Mort subite de l’adulte». Paris: Maison du cœur. Repéré à
http://www.coeur-recherche.fr/mort-subite-de-l-adulte-ifr81e0Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO). (2022). «Arrêt cardiaque soudain». Repéré à https://www.ottawaheart.ca/fr/maladie-du-cœur/arrêt-cardiaque-soudain